Pourtant, le pays dispose de produits locaux de grande valeur nutritive, qui, s’ils sont valorisés, peuvent contribuer efficacement à la lutte contre la malnutrition mais aussi à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire et à la génération de revenus additionnels. C’est le cas de la chenille de karité, consommée depuis toujours par les populations, mais exploitée uniquement de manière artisanale de juillet à septembre.

FasoProt souhaite valoriser cette chenille à travers le développement d’un agro business, qui pourra générer des revenus additionnels aux femmes collectrices en zone rurale. A travers un processus efficace et organisé de formation, de récolte, de transformation, de conservation et de stockage, l’entreprise proposera un produit sain, contrôlé et disponible toute l’année sur le marché à un prix fixe.

En misant sur son goût subtil et carné ainsi que sur les valeurs nutritionnelles de la chenille, qui est l’aliment le plus protéiné du pays, FasoProt produira 2 gammes de produits :

• Des chenilles séchées pour les consommateurs habituels au Burkina et dans les pays frontaliers où la demande est forte (Nigéria, Côte d’Ivoire…) ; ces ventes sécuriseront les revenus de l’entreprise au démarrage.
• De la poudre de chenille enrichie en vitamines et minéraux essentiels pour les femmes enceintes et les enfants malnutris. Cette poudre est un complément alimentaire à incorporer dans les soupes, bouillies et autres repas. Une gamme adaptée à chaque cible sera développée scientifiquement et contrôlée par un laboratoire de santé publique, avec le concours d’ONG reconnues dans le domaine de la nutrition.

L’impact du projet est multiple :

• Prévention de la malnutrition maternelle et infantile avec la valorisation de produits hyper nutritifs locaux : 15 000 femmes et enfants sont visés à partir de la 4^ème année ;
• Lutte contre la pauvreté en milieu rural en confiant les activités de collecte des chenilles à plus de 2 000 femmes, qui pourraient voir leurs revenus augmentés de manière significative en période de soudure. Elles pourront ainsi investir dans la scolarisation et l’achat de céréales.
• La préservation du patrimoine naturel et notamment des karités par la mise en valeur de ses sous-produits.

Les entrepreneurs sont Kahitouo HIEN et Christophe MANDI, ingénieurs burkinabé spécialisés en environnement, microbiologie et nutrition. Ils ambitionnent de faire de FasoProt un acteur majeur dans la lutte contre la malnutrition et la pauvreté en milieu rural au Burkina Faso. C’est en outre un projet durable et réplicable en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale.